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Vieillir après un traumatisme crânien. Aspects neuropsychologiques et psychologiques
Auteur(s)
- M. De Jouvencel
- M. Narcyz-Fadoul
- C. Bourdon
- J. Masse
Référence
Vieillir après un traumatisme crânien. Aspects neuropsychologiques et psychologiques. 2008Domaines de recherche appliquée
Thématiques
Incapacités
Zones géographiques
Résumé de l'auteur
The concept of aging was revisited in the context of brain trauma. Persons living with a brain injury and their family must cope with problems related to recovery and repair, trying to ‘‘get back to normal’’. The problem with brain injury however is that the neuropsychological prognosis can be compromised, raising a stressful situation for the family. With time, there is also the effect of normal aging. What happens within a situation of pathological aging when the brain injury has already affected cognitive function and produces behavioral disorders? Problems the brain injury victim must cope with daily. While the aging produces a same of number neuropsychological disorders which may lead to dementia, the authors wonder about the question of the aging in brain trauma. Some studies in biochimie have shown that brain trauma people can produce the same proteine which is found in (the) alzheimer disease. Are there some links between a precoce brain trauma and the future development of a neurodegerative disease.
[Traduction du résumé]
Le concept de vieillissement est revisité à propos des traumatisés crâniens (TC). Vivre avec une blessure cérébrale interroge les blessés et leurs familles en termes de récupération et de réparation pour retrouver le temps d’avant. Cependant, la blessure cérébrale questionne le pronostic neuropsychologique et produit une inquiétude croissante pour la famille. Le temps qui s’écoule imprime un vieillissement normal. Qu’en est-il d’une évolution pathologique du vieillissement quand déjà la lésion cérébrale réduit les fonctions cognitives et produit des troubles du comportement ? C’est déjà le temps de la perte et du manque. Comment courir après le temps perdu et le retenir ? La personne avec un traumatisme crânien vit ce dilemme au quotidien. Puisque le vieillissement produit un certain nombre de désordres neuropsychologiques, aboutissant parfois à une démence, les auteurs s’interrogent sur la question des personnes cérébrolésées vieillissantes. Certaines études en biochimie ont montré que les TC peuvent produire la même protéine que l’on retrouve chez les patients atteints d’une maladie d’Alzheimer. Y-a-t-il des liens entre le traumatisme crânien survenu dans un cerveau jeune et le développement ultérieur d’une maladie neurologique dégénérative ?
Commentaire du Centre Ressources
Cet article fait un rapide état des lieux concernant les séquelles neuropsychologiques, qui découlent d’un traumatisme crânien (TC) et des perspectives de vieillissements chez les personnes victimes d’un TC. Les auteurs débutent leur article en rappelant que toutes les fonctions cognitives n’évoluent pas de la même façon au cours du vieillissement physiologique, certaines sont plus impactées que d’autres. C’est le cas des capacités de mémoire épisodique (mémoire des souvenirs), des capacités d’inhibition ou encore des capacités de flexibilité mentales. Les capacités attentionnelles, quant à elles, sont affectées uniquement pour les tâches nouvelles et complexes.
Les auteurs poursuivent leur article en évoquant les principales séquelles cognitives associées à un TC. Les capacités attentionnelles sont les plus touchées notamment en situation de multitâches. Il est très fréquemment observé un syndrome dysexécutif qui se manifeste par un manque d’initiative, des troubles de la motivation, une désinhibition comportementale, des troubles de la planification, des difficultés dans la prise de décision lors de situation nouvelle, des difficultés de jugement, de flexibilité mentale…. Des troubles mnésiques peuvent exister, ils concernent essentiellement les souvenirs antérogrades (troubles de mémoire qui porte sur les faits postérieurs au TC). Il peut être aussi observé des troubles du langage qui, selon les auteurs, se rééduquent facilement. Enfin, il est constaté des troubles du comportement et de la personnalité qui bien souvent sont les déficits les plus difficiles à accepter pour les proches. Ces troubles de la personnalité peuvent s’exprimer sur un versant hypo-productif (inhibition, apragmatisme, manque d’initiative) ou hyper-productif (désinhibition, impulsivité, intolérances aux frustrations).
Enfin, les auteurs font une revue de la littérature sur les conséquences neuropsychologiques de l’avancée en âge après un TC. Peu d’études porte sur ce sujet. Elles se sont surtout intéressées au lien entre le TC et la maladie d’Alzheimer (MA). Bien qu’il n’existe pas de consensus net au sujet de ce lien, suite à un TC, il est constaté deux modifications cérébrales : la dégénérescence neurofibrilaire et la production de protéines bêta-amyloïde or ces modifications sont observées en grande quantité lors de l’autopsie de cerveau de patients atteints de la MA (Jordan et al., 1997). De plus, il semblerait que les personnes victimes d’un TC, si elles développent une MA, en présentent les symptômes à un âge plus jeune que pour la population générale (Nemetz et al., 1999). Cet article rapporte également le rôle du gêne APOE-e4 sur l’évolution des capacités cognitives suite à un TC. D’une part, les patients ayant un génotype apolipoprotéine E4 (APOE-e4) lorsqu’elles sont victime d’un TC, récupèrent moins de leurs séquelles cognitives que les personnes non porteuses de ce gène. Et d’autre part, selon Mayeux et al. (1995), les personnes porteuses du gène APOE-e4 ont plus de risque de présenter une MA que le reste de la population et ce d’autant plus que la personne a été victime d’un TC. Globalement, selon certains auteurs (Corrigan & Hinkeldey, 1987; Klein et al., 1996), il semblerait que le déclin cognitif associé au vieillissement physiologique soit observé chez les personnes victime d’un TC comme pour la population générale, toutefois suite à un TC ce déclin serait plus rapide.
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