Video games from the perspective of adults with autism spectrum disorder.

Titre traduit

Les jeux vidéo du point de vue des adultes atteints des troubles du spectre de l’autisme

Auteur(s)

  • Micah O. Mazurek
  • Christopher R. Engelhardt
  • Kelsey E. Clark

Référence

Mazurek, M. O., Engelhardt, C. R., & Clark, K. E. (2015). Video games from the perspective of adults with autism spectrum disorder. Computers in Human Behavior, 51, 122-130.

Résumé de l'auteur

Individuals with autism spectrum disorder (ASD) experience significant challenges in community engagement and social activities, yet they have strong interests in video games. Thus, there has been increasing interest in understanding potentially positive and negative effects of video games in this population. However, research has not yet examined the perspectives of individuals with ASD themselves on this topic. The purpose of this study was to use qualitative methods to examine the preferences and motivations for video game play among adults with ASD. Individual interviews were conducted with 58 adults with ASD, and responses were coded through an iterative and collaborative process. Several themes were identified, including perceived benefits of video game use (e.g., social connection, stress reduction) as well as perceived negative effects (e.g., time use, addictive potential). Participants also noted both positive and negative aspects of game design that affect their overall enjoyment. The most frequent all-time favorite video game genres were Role-Playing (31%) and Action-Adventure (19%). These qualitative findings enhance our understanding of video game use from the direct perspectives of individuals with ASD, and suggest a need for incorporating these perspectives in future quantitative studies on positive and negative aspects of game use in this population.

Les personnes atteintes des troubles du spectre de l’autisme (TSA) ont du mal à s’intégrer socialement et à participer à des activités de groupe. Pourtant ils s’intéressent fortement aux jeux vidéo. Donc les chercheurs s'intéressent de plus en plus aux éventuels effets positifs et négatifs des jeux vidéo sur les joueurs autistes. Cependant, les recherches ne comprennent pas les perspectives des personnes avec autisme elles-mêmes sur ce sujet. Cette étude vise à évaluer au moyen d'études qualitatives les préférences de jeu et les motivations des amateurs de jeux vidéo autistes. 58 témoignages individuels ont été recueillis auprès des adultes avec autisme, et leurs réponses ont été codées par un processus itératif et collaboratif.

Nous y avons repéré plusieurs thèmes, y compris les avantages perçus de l’utilisation des jeux vidéo (des rapports sociaux, la diminution du stress) ainsi que les perceptions négatives de leurs effets (le gaspillage de temps, la dépendance potentielle). Les participants ont confirmé que les aspects positifs et négatifs de la conception des jeux avaient des effets sur leur jouissance globale. Leurs deux genres de jeu préférés étaient les jeux de rôle (31%) et les jeux d’action/aventure (19%). Ces résultats qualitatifs nous permettent de mieux comprendre l’utilisation des jeux vidéo du point de vue des personnes avec autisme. Ils soulignent aussi la nécessité d’intégrer leurs perspectives aux études quantitatives futures sur les aspects positifs et négatifs des jeux pour cette population de joueurs.

Commentaire du Centre Ressources

This article utilised qualitative interviews with autistic adults providing constructive insights into what kind of video games appeal to autistic users, how they benefit from video game use and the positive and negative aspects of game design for autistic users.
With regards to optimal game design, participants discussed their appreciation of the challenges within games play, such as trying to hit certain milestones, receive in-game rewards and competing against other players. Participants also enjoyed the autonomy and creativity inherent to games like Minecraft, and others like the story aspects of some games, particularly with regards to adventures and fantasy. Some of the negative aspects of game design included disliking first-person games and the negative aspects of online gaming interactions where people use aggressive language and unhealthy competition. The two favourite game genres were role-playing games like World of Warcraft and action-adventure games like Zelda.
Some of the main themes that emerged indicated that autistic people relied on games to relieve stress and fill their time. Some also used games to form social connections with others in the gaming community. Some also discussed the negative aspects of over usage, in that video game use can become compulsive, with participants discussing worries about becoming addicted. This study is helpful to game developers who may want to understand video game usage in autistic people. Video game usage is heightened in the autistic population compared to those who are neurotypical, with higher average game use per day and higher risk for addiction. Understanding what autistic people enjoy with regards to gaming can help clinicians, and other professionals, connect with clients and understand more about this part of their lives. It may also be helpful for professionals to understand what drives overuse of video games and how to encourage a healthier relationship with this pastime.
One clear finding in this study is that autistic people use video games to relieve stress, which may be linked to autistic symptomology (social anxiety and sensory stressors). It would be of interest to think about developing interventions for autistic adults using videogames, as rates of anxiety and depression are heightened in adulthood. It may be that stress-relieving and entertaining experiences such as video games help relieve these symptoms. As many also reported building relationships within gaming communities, it may be that video games could serve as a tool for developing social skills in the context of online gaming communities.

Cet article a présenté des entretiens qualitatifs auprès d'adultes autistes qui ont donné des indications utiles sur les types de jeux vidéo qui les passionnent, la manière dont ils en tirent bénéfice, et les aspects positifs et négatifs du design.
Quant au design optimal, les participants ont discuté de leur appréciation des défis dans les jeux, par exemple, le fait de devoir franchir des étapes, accumuler des points ou d’autres récompenses, et rivaliser contre d’autres joueurs. Les participants ont aussi apprécié l’autonomie et la créativité que leur permettent les jeux commes Minecraft ou des jeux narratifs, en particulier les narratifs aventuriers et fantastiques. Quant à la conception des jeux, ils n’ont pas apprécié la vue à la première personne ni les interactions hostiles en ligne où des personnes utilisent un langage agressif, contribuant à un atmosphère de concurrence malsaine. Leurs deux genres de jeu préférés étaient les jeux de rôle (comme World of Warcraft) et les jeux d’action/aventure comme Zelda.

Les entretiens ont aussi indiqué que les personnes avec autisme s’appuyaient sur les jeux pour se soulager du stress et pour remplir leurs heures. Plusieurs utilisent les jeux pour développer des liens sociaux dans la communauté de jeu. D'autres ont parlé des aspects négatifs de la surutilisation, du fait qu’on peut devenir dépendant aux jeux vidéos, ce qui est une source d’anxiété pour les participants. Cette étude peut être utile aux développeurs qui souhaitent comprendre l’usage des jeux vidéo chez les personnes autistes. Comme les personnes autistes passent plus de temps par jour à jouer aux jeux vidéos par rapport aux personnes neurotypiques, ces jeux leur présentent un risque de dépendance supérieur. Comprendre les aspects du jeu que recherchent les personnes autistes peut aider les cliniciens et d’autres professionnels à entrer en dialogue avec les personnes autistes et à comprendre une partie intégrante de leur vie. Il pourrait aussi être utile aux professionnels de comprendre le moteur de la surconsommation des jeux vidéo et comment encourager une consommation plus saine et modérée.

Il a été clairement établi par cette étude que les personnes autistes utilisent les jeux vidéo pour atténuer le stress, ce qui pourrait être lié à la symptomatologie autistique (anxiété sociale et stresseurs sensoriels). Il serait intéressant de penser à développer des interventions pour les adultes avec autisme à l’aide des jeux vidéo, comme les taux de dépression et d’anxiété sont plus élevés à l’âge adulte. Il se peut que les activités pour diminuer le stress et se divertir soulagent les symptômes. Comme plusieurs ont signalé avoir créé des liens dans les communautés de jeu, les jeux vidéo pourraient servir d’outil pour développer les compétences sociales dans le contexte de ces communautés en ligne.